Joseph-Marie de Saget (Toulouse 1725- Toulouse 1782)

Joseph-Marie de Saget est né le 19 mars 1725 dans une famille originaire de la Picardie installée à Toulouse, rue Paradoux, depuis le milieu du XVIIe siècle; il décéda à Toulouse 23 mai 1782 (pendant une épidémie de la suette).
Son père Jacques de Saget (1699-1773) était avocat général du Parlement et mainteneur des Jeux Floraux. 
Son frère, Charles-François (1734-1790) qui travaillait avec lui et lui succéda après sa mort au poste de directeur des travaux publics

Nous ne savons pas grande chose sur les vingt-cinq premières années de de Joseph-Marie, excepté qu’il eut une formation d’ingénieur, probablement sous la conduite de Garipuy, peut être complétée par des études à Paris. 
Son nom apparaît pour la première fois lors de la commande d’un plan général de la ville de Toulouse par Garipuy en 1747 et il est inspecteur des travaux du Boulingrin
Tout porte à croire qu’il eut un ou plusieurs protecteurs importants, car à 26 ans , en 1752, il succéda à Garipuy au poste de  Directeur Ingénieur des travaux publics et des ouvrages particuliers de  la sénéchaussée de Toulouse, sur la recommandation de celui-ci, qui fut nommé à ce même poste à Carcassonne. Ainsi J.-M. de Saget devint fonctionnaire avec la charge de tracer des routes, de bâtir des ponts, d’endiguer des rivières et de les entretenir en état de navigabilité, d’assainir les marécages, de creuser des canaux et des ports, mais également ayant la mission de diriger l’extension et l’embellissement des grandes villes de la province sous le contrôle de l’intendant.

 Au XVIIIe siècle il y avait trois sortes d’ingénieurs : militaires, des ponts et chaussées et de la Marine. Saget fit partie du deuxième groupe. Le corps des ponts et chaussées fut officiellement crée en 1716. Au milieu du siècle le corps fut organisé, sous la direction du Conseiller d’état Trudaine; comprenant dès lors des architectes, des géographes, des dessinateurs... et l’école des Ponts et Chaussées fut fondée en 1747. A compter de cette époque ce corps fut entièrement accaparé par les taches de Génie Civil. Pour ne pas employer des hommes incompétents, Colbert demanda aux intendants des hommes sur place, capables, commis au nom du Roi de faire les visites et de dresser des devis de réparation à effectuer sur les ponts, les chaussées et les ouvrages publics. Il s’agit pour ces ingénieurs de suivre des instructions administratives et techniques précises. Ils eurent la résponsabilité, à partir des devis qu’ils établirent, de passer les marchés avec les entrepreneurs, de rémunérer ces derniers après vérification du travail effectué, de recevoir les ouvrages et d’en dresser des procès verbaux. C’était donc une triple mission : l’étude de projet, la surveillance des travaux et le contrôle technique des ouvrages (un peu comme les expert-jurés à Paris). Aucune règle fut établie pour le recrutement, l’affectation, la rémunération ou la durée d’activité des ingénieurs. L’arrêt du 7 juillet 1750 créa un poste de premier ingénieur et porta à 25 leur nombre. Le rôle de ceux-ci fut ainsi défini:
            Ils auront la conduite et inspection dédits ouvrages et en délivreront les certificats et         procès verbaux de réception , le tout suivant des ordres et instructions qui leur seront données par le sieur contrôleur général des finances , et en vertu des arrêts du conseil qui les ont commis [...] on les commettront dans la suite, et des lettres patentes qui ont été ou seront expédiées en conséquence[22]
   

 Ces ingénieurs devaient être employés indistinctement dans toutes les provinces, là où le besoin s’en faisait sentir. Il fallait attendre la suppression des pays d’Etats pour qu'ils puissent diriger les travaux dans la France entière. A la veille de la Révolution il y avait deux cent cinquante ingénieurs en fonction.

Oeuvre de J.-M. de Saget :

1748-54 - le plan Saget (Toulouse)

1760-63 - pont des Minimes

1764-82 - les quais de la rive droite, le cours Dillon et le quartier Saint-Cyprien, à Toulouse

1765-80 - pont de Carbonne

1770-1775 - le pont jumeaux

1773-1791- Pont de Lavaur avec une arche unique de 48,75 m (ouvrage cité par Perronet dans ses mémoires, cf. C. Isaac "Reconsidering the "Considerable Expense" Involved in Building The Lavaur bridge in Lanugedoc [1769-1791]" dans Carvais, Guillerme, Nègre, Sakarovitch, Nuts and Bolts of Construction history, Picard, 2012, vol. II, pp. 175-179.

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